Dans un contexte où la préservation de l’environnement et la réduction des consommations énergétiques sont des enjeux majeurs, il est essentiel de connaître et comprendre les différents indicateurs qui permettent de mesurer la performance énergétique d’un bâtiment ou d’un logement. Parmi ceux-ci, on trouve le coefficient d’énergie primaire, également connu sous l’acronyme CEP.
Qu’est-ce que le coefficient d’énergie primaire ?
Le coefficient d’énergie primaire, ou CEP, est un indicateur qui permet de quantifier la consommation énergétique totale d’un bâtiment en kilowattheures par mètre carré et par an (kWh/m².an). Il prend en compte l’ensemble des énergies consommées pour assurer le chauffage, la production d’eau chaude sanitaire, le rafraîchissement, l’éclairage et les auxiliaires.
Le CEP a été introduit en France avec la réglementation thermique 2012 (RT2012), dans le but de favoriser une meilleure maîtrise de l’énergie dans les constructions neuves. Aujourd’hui, le CEP est toujours utilisé dans le cadre de la réglementation RE2020 et nécessaire pour obtenir son attestation de fin de chantier.
Comment calcule-t-on le coefficient d’énergie primaire ?
Pour déterminer le CEP d’un bâtiment, il est nécessaire de prendre en compte plusieurs éléments :
1. La consommation énergétique finale
La consommation énergétique finale est la quantité d’énergie réellement utilisée par les occupants d’un bâtiment. Elle est exprimée en kilowattheures (kWh) et inclut toutes les sources d’énergie, qu’il s’agisse d’électricité, de gaz naturel ou encore de chauffage au bois.
2. Les coefficients de conversion
Pour passer de l’énergie finale à l’énergie primaire, on applique des coefficients de conversion spécifiques à chaque source d’énergie. Ces coefficients correspondent aux pertes rencontrées lors de la production, du transport et de la distribution de l’énergie jusqu’à son utilisation effective dans le bâtiment.
Par exemple, un coefficient de 2,58 est appliqué pour convertir l’électricité, tandis que le gaz naturel est associé à un coefficient de 1,10.
3. L’énergie renouvelable produite sur place
Si le bâtiment dispose d’équipements permettant de produire localement de l’énergie renouvelable, tels que des panneaux solaires photovoltaïques ou une éolienne, cette énergie produite peut être déduite de la consommation totale d’énergie primaire.
La réglementation thermique met ainsi en avant le recours aux énergies renouvelables pour garantir l’autonomie énergétique des bâtiments.
4. Les ajustements en fonction de l’usage du bâtiment
Afin de prendre en compte les différences d’usage entre différentes catégories de bâtiment, des ajustements peuvent être effectués sur le CEP.
Par exemple, un hôpital ou un établissement scolaire nécessite une climatisation plus importante qu’un logement, ce qui peut augmenter la consommation d’énergie et donc le coefficient d’énergie primaire de ces bâtiments.
Les exigences du coeffient d’énergie primaire dans la réglementation thermique 2020
Avec la mise en vigueur de la RE2020, l’État a instauré des exigences minimales en matière de performance énergétique pour les constructions neuves.
Parmi ces exigences, on trouve le respect d’un CEP maximal, fixé à 100 kWhEP/m².an pour les bâtiments résidentiels et à 110 kWhEP/m².an pour les bureaux, les écoles et autres bâtiments non destinés au logement. En dessous de ces seuils, le bâtiment est considéré comme performant sur le plan énergétique.
En complément de cette exigence de CEP maximal, la RT 2020 prévoit également d’autres critères, notamment en ce qui concerne l’étanchéité à l’air et la qualité de l’isolation. Les constructeurs sont ainsi incités à recourir à des matériaux et techniques permettant d’améliorer l’efficacité énergétique globale des bâtiments.
Impact du coefficient d’énergie primaire sur les performances environnementales
Réduire la consommation d’énergie primaire globale des bâtiments a un impact direct sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre et autres polluants atmosphériques, contribuant ainsi à la lutte contre le réchauffement climatique et la pollution environnementale.
Par ailleurs, une consommation d’énergie faible permet également d’optimiser les coûts liés au chauffage, l’électricité et l’eau chaude pour les occupants d’un logement ou d’un bâtiment.
En mettant en place une réglementation thermique exigeante avec des objectifs clairs en termes de performance énergétique, la France s’inscrit dans une démarche globale visant à améliorer la qualité de vie des citoyens tout en réduisant son empreinte environnementale.
Comment optimiser le coefficient d’énergie primaire de votre logement ou bâtiment ?
Pour diminuer significativement votre consommation d’énergie primaire, plusieurs solutions peuvent être envisagées :
1. Choisir des équipements performants
Lors de la construction ou de la rénovation de votre logement ou bâtiment, veillez à sélectionner des appareils de chauffage, de production d’eau chaude sanitaire et d’éclairage à haut rendement énergétique. Ces équipements vous aideront à réduire votre consommation d’énergie finale et, par conséquent, celle d’énergie primaire.
2. Investir dans l’isolation et l’étanchéité à l’air
Une bonne isolation thermique et une bonne étanchéité à l’air sont essentielles pour limiter les déperditions de chaleur et maintenir un niveau de confort optimal. En améliorant ces deux aspects, vous pourrez réduire considérablement votre besoin en chauffage, ce qui aura un impact direct sur le CEP de votre bâtiment.
3. Opter pour des énergies renouvelables
L’utilisation d’énergies renouvelables telles que l’électricité verte, le biogaz ou encore la géothermie est un excellent moyen de réduire votre consommation d’énergie primaire fossile (électricité traditionnelle, gaz naturel, etc.). Par ailleurs, certains dispositifs de production d’énergie renouvelable, comme les panneaux solaires photovoltaïques, permettent de diminuer directement le CEP du bâtiment en produisant de l’énergie sur place.
