Dans le cadre de la réglementation thermique, plusieurs indicateurs sont utilisés pour évaluer les performances énergétiques d’un bâtiment. Parmi ces indicateurs, on retrouve le Bbio, qui représente le besoin bioclimatique d’une construction. Mais qu’est-ce que ce terme signifie exactement ? Comment est-il calculé et pourquoi est-il si important ? Dans ce guide, nous vous proposons un tour d’horizon complet sur le calcul du Bbio.
Qu’est-ce que le besoin bioclimatique ou Bbio ?
Le besoin bioclimatique (Bbio) est une mesure de l’efficacité énergétique d’un bâtiment en tenant compte de deux facteurs principaux : le chauffage et la climatisation. Il a été introduit par la Réglementation Thermique 2012 (RT 2012) dans le cadre de l’évaluation des performances énergétiques des nouvelles constructions.
En d’autres termes, le Bbio traduit la capacité d’un bâtiment à limiter ses besoins en énergie pour maintenir une température intérieure confortable, quelle que soit la saison. Plus le Bbio d’un bâtiment est faible, plus celui-ci est performant du point de vue énergétique.
Le calcul du Bbio est toujours d’actualité pour la RE2020. Vous pouvez consulter notre guide sur la réglementation pour en savoir plus.
Les critères pris en compte dans le calcul du Bbio
Le calcul du Bbio prend en considération différents éléments liés à la conception d’un bâtiment :
1. L’orientation et l’ensoleillement
L’orientation du bâtiment et son niveau d’ensoleillement ont une influence directe sur les besoins en chauffage et en climatisation.
2. La compacité de la construction
En général, plus un bâtiment est compact, moins il nécessite d’énergie pour maintenir une température intérieure confortable.
3. Les déperditions thermiques
Les déperditions thermiques correspondent à la quantité d’énergie qui s’échappe du bâtiment vers l’extérieur. Ces pertes peuvent être réduites grâce à une isolation performante et une conception adaptée.
4. Les apports internes de chaleur
Il s’agit de la production de chaleur interne provenant des occupants, des équipements électriques et des éclairages. Plus cette chaleur est importante, moins il sera nécessaire de chauffer ou refroidir le bâtiment.
Comment se calcule le besoin bioclimatique ou Bbio ?
Le calcul du Bbio est désormais standardisé par la réglementation thermique RT 2012 et fait appel à la méthode de calcul Th-B-C-E ex, issue du logiciel ThermiC d’EDF. Cette méthode prend en compte plusieurs paramètres, dont la surface des baies vitrées orientées sud, l’isolation du bâtiment, les déperditions thermiques, les apports internes de chaleur ou encore l’efficacité des systèmes de chauffage et de climatisation.
Le calcul du Bbio se décompose généralement en deux étapes :
1. Calcul des besoins énergétiques pour le chauffage et la climatisation
Pour chaque zone du bâtiment, on calcule les besoins en énergie pour maintenir une température intérieure confortable, à l’aide de la méthode Th-B-C-E ex :
- Besoin en chauffage : Qh = U * Sh * (Ti – Te)
- Besoin en climatisation : Qc = U * Sc * (Te – Ti)
Ici, U désigne le coefficient de transmission thermique, Sh et Sc sont respectivement les surfaces chauffées et climatisées, Ti représente la température intérieure de consigne et Te correspond à la température extérieure.
2. Addition des besoins énergétiques et ajustement en fonction des apports internes et solaires
Les besoins énergétiques pour le chauffage et la climatisation sont ensuite additionnés pour chaque zone du bâtiment. Ce total est ensuite corrigé pour tenir compte des gains internes et solaires.
Enfin, on obtient le besoin bioclimatique Bbio en sommant les besoins corrigés pour toutes les zones du bâtiment :
Bbio = Σ (Besoins corrigés pour chaque zone)
Mise en relation avec les exigences de la réglementation thermique RT 2012
La finalité du calcul du Bbio est de vérifier que le bâtiment respecte les exigences de performance énergétique imposées par la réglementation thermique RT 2012. Pour cela, on compare le Bbio calculé à un niveau maximal autorisé appelé Bbiomax, défini en fonction de la surface du bâtiment et de sa localisation géographique.
Si le Bbio d’un bâtiment est inférieur ou égal à celui de son Bbiomax correspondant, la construction est considérée comme conforme aux exigences de la RT 2012.
Bons gestes pour optimiser le besoin bioclimatique Bbio
Pour améliorer la performance énergétique d’un bâtiment et obtenir un besoin bioclimatique Bbio plus faible, voici quelques conseils pour optimiser chaque critère pris en compte dans le calcul :
1. Bien orienter la construction
Favoriser une orientation qui maximise l’ensoleillement et minimise les déperditions thermiques, notamment en privilégiant les ouvertures au sud.
2. Veiller à la compacité du bâtiment
Limiter les surfaces exposées par rapport au volume intérieur permet de minimiser les besoins en chauffage et climatisation.
3. Améliorer l’isolation thermique
Une isolation performante contribue à réduire les déperditions thermiques et, par conséquent, les besoins en énergie pour maintenir une température intérieure confortable.
4. Optimiser les apports internes de chaleur
Il est possible de tirer parti des apports internes en chaleur pour réduire les besoins en chauffage et climatisation, en veillant notamment à la qualité des équipements électriques et des éclairages.
Pourquoi le calcul du Bbio est-il essentiel ?
Le calcul du besoin bioclimatique Bbio est un outil précieux pour évaluer la performance énergétique d’un bâtiment. Au-delà de la conformité avec la réglementation thermique RT 2012, il guide les constructeurs dans leurs choix techniques et architecturaux, et permet aux occupants de bénéficier d’un habitat plus confortable, moins gourmand en énergie et plus respectueux de l’environnement.